les gromaillaisons
  • Les gromaillaisons ou les gremailles

  Le noyer était un arbre commun dans les Alpes.

 

Beaucoup de lieux dits "Noiret", "le Noyer" … disent l'importance de sa culture.

La production de noix comptait pour beaucoup dans le budget des familles : l'huile extraite(1) assurait les besoins culinaires (pour la salade uniquement), le restant des noix non décortiquées étant vendu sur les marchés d'Annecy



Malheureusement, beaucoup de noyers n'ont pas résisté au gel rude et prolongé de l'hiver 1956 durant le mois de février.

 

 

Gremailler signifiait séparer les cerneaux de la coquille. Les noix étaient cassées avec un marteau sur une petite planche posée sur les genoux. Puis on les mettait sur la table où elles étaient triées. Les coquilles servaient à alimenter le feu.

 

 

Ce travail se passait à la veillée dans la famille qui invitait voisins et amis jusque tard dans la soirée, suivait un casse-croûte copieux : lard, saucisses, tome, bugnes, rissoles ou "bognettes", poires cuites entières à l'eau ou au four, arrosé de vin de sevrier ou de cidre, suivi du café et bien entendu de la gnole !

 

C'était une rencontre conviviale animée par les discussions, les potins, les nouvelles, les blagues, les chansons, etc.

Ces soirées ponctuaient les mois d'hiver de maison en maison.

 

 

 

 

Auteur de ce récit : Madeleine Prieur, Septembre 2008

Transciption : Monique LAMY

Illustration : André PERROT

 

(1) L'extraction de l'huile se faisait entre chez Léon Megevand, meunier à Saint-Jorioz, au village des moulins ou à Vovray ; chacun "prenait son tour" pour porter sa récolte et revenait avec sa ou ses bonbonnes d'huile.

Le tourteau, résidu solide très gras, se donnait en complément d'alimentation aux vaches laitières.